Pourquoi les entreprises du BTP font-elles appel à l’affacturage ?
Marchés complexes, sous-traitance, factures de situations de travaux, conditions de paiement contraignantes … Boudées par les banques et leurs factors, les petites entreprises du BTP ont longtemps eu des difficultés d’accès au crédit. La situation est cependant en train de changer car un nombre croissant de factors propose dorénavant de financer les situations de travaux. Explications.
Des problématiques de paiement propres au BTP
Le BTP est une activité cyclique : à des phases de croissance peuvent succéder des périodes de récession. Dans un cas comme dans l’autre, ce contexte génère des tensions de trésorerie. La croissance augmente mécaniquement le besoin en fonds de roulement, tandis qu’en période de récession, les délais de paiement ont tendance à s’allonger et les marges à se contracter.
La nature du tissu économique du BTP, composé de grands donneurs d’ordre qui sous-traitent à des entreprises beaucoup plus petites, concourt également à ce phénomène. Ainsi, il n’est pas rare que de grands comptes imposent à leurs sous-traitants locaux TPE et PME des conditions de paiement contraignantes. De fait, la relation commerciale est souvent déséquilibrée au détriment des petits opérateurs.
Une activité jugée risquée par les banques
Le caractère cyclique de l’activité BTP créée une volatilité significative parmi les entreprises du secteur. Des périodes de défaillances sont suivies par des phases de créations de structures fragiles, généralement peu capitalisées, et rapidement confrontées aux limites de leur capacité financière.
Vulnérables, ces petites entreprises du BTP souffrent d’un déficit d’image auprès des banques, ce qui restreint leur capacité d’accès au crédit bancaire.
Cette image de secteur à risque est accentuée par le processus de facturation, souvent composé d’une succession de factures intermédiaires, calculées à l’avancement – les fameuses « factures de situation ». La présence de marchés publics, l’existence de chaînes de sous-traitance et le travail en groupements complexifient un peu plus le schéma de fonctionnement.
Pour toutes ces raisons, les besoins de trésorerie des entreprises du BTP, bien qu’importants, sont mal couverts par les établissements de crédit traditionnels. Et les petites entreprises périclitent faute de liquidités, même si elles ont un véritable savoir-faire.
Le BTP, longtemps oublié par l’affacturage
Les sociétés d’affacturage ont-elles aussi fait preuve de frilosité envers les entreprises du BTP ? Historiquement, le BTP n’était pas considéré comme éligible à l’affacturage, à cause des factures intermédiaires. En effet, pendant longtemps, les factors ont considéré que les factures de situation créaient un risque difficile voire impossible à gérer.
Pour rappel, une facture de situation est une facture calculée selon le degré d’avancement réel des travaux. Prenons l’exemple d’un chantier qui dure 6 mois : le sous-traitant n’a pas les moyens d’attendre le 6ème mois pour envoyer sa facture, et encore moins d’attendre deux mois supplémentaires pour qu’elle lui soit réglée. Pour contourner cette difficulté, il émet une facture par mois, calculée selon le pourcentage d’avancement des travaux, avec le contrôle et l’assentiment du donneur d’ordre. Ce processus qui consiste à empiler des factures partielles, dites factures intermédiaires, était considéré comme dangereux pour le factor, du fait de la perte de visibilité sur le risque. De façon générale, les établissements de crédit préfèrent financer une prestation terminée.
Bibby Factor France, pionnier de l’affacturage dans le BTP
Aujourd’hui, la donne a changé. Les factors ont fini par prêter attention à un secteur qui représente le quart des entreprises françaises. L’affacturage prend peu à peu le relais du découvert bancaire, de l’escompte et du Dailly. De son côté, Bibby Factor France n’a pas attendu ce nouvel intérêt pour intervenir auprès des entreprises du BTP.
« Chez Bibby Factor France, nous finançons les entreprises du BTP depuis 2005, ce qui nous a permis d’accumuler une expérience importante. En 15 ans, nous avons été confrontés à toutes les situations possibles dans la gestion des factures de situation », explique Antoine Baud, Responsable Développement commercial et Marketing.
Grâce à ce positionnement original, les entreprises du BTP et de la construction représentent aujourd’hui près d’un tiers du portefeuille client de Bibby Factor France. Spécialisée dans le financement des TPE et PME, cette société d’affacturage s’est positionnée très tôt sur les dossiers nécessitant une forte expertise, dont le BTP fait partie par nature.
« Notre intervention est axée sur notre faculté à bien comprendre la situation, identifier puis surveiller les zones de risque. Cette expertise est liée au fait que nous accompagnons nos clients depuis 15 ans dans ce secteur, dans le cadre d’une réelle relation de proximité. Notre capacité à intervenir sur les factures de situations est directement liée à la qualité de notre service client », poursuit Antoine Baud.
Etant donné que l’affacturage donne un accès de plus en plus facile au crédit, les entreprises du BTP y ont de plus en plus recours. Cette forme de crédit spécialisé consiste à financer une contrepartie, - la facture -, contrairement aux autres formes de crédit en blanc, telles que le découvert, que les banques ne proposent que parcimonieusement aux petites et moyennes entreprises du BTP.
En ayant recours à l’affacturage, les TPE et PME du BTP s’affranchissent des contraintes liées au cycle de l’activité de leur secteur et des délais de paiement imposés par les grands donneurs d’ordre. Leurs factures de situation sont financées, même lorsqu’elles sous-traitent une partie de leur activité, sur un marché public ou privé.
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