Factor : définition, avantages et coût
L’affacturage est un mécanisme de financement et de gestion du poste client qui gagne en popularité auprès des entreprises françaises. De nos jours, maintenir une bonne trésorerie et optimiser le recouvrement des créances est essentiel pour préserver la santé financière de toute organisation. L’affacturage, aussi appelé « factoring », consiste à confier la gestion et le financement de ses factures à un organisme spécialisé, souvent désigné par le terme « factor ». Ce dernier rachète les créances de l’entreprise et lui avance immédiatement une partie des sommes dues, permettant ainsi d’accélérer l’encaissement et de sécuriser la trésorerie.
Dans un contexte économique parfois incertain, l’affacturage peut représenter une solution flexible pour de nombreuses structures, qu’elles soient de petites tailles (TPE), de tailles moyennes (PME) ou même de grands groupes. C’est pourquoi nous allons expliquer en détail le fonctionnement d’un factor en France, préciser son rôle et mettre en avant les avantages ainsi que les coûts associés.
Le factor en France : de quoi parle-t-on ?
Pour comprendre comment fonctionne un factor, il convient d’étudier les différentes étapes qui régissent cette opération. Lorsqu’un organisme souhaite recourir à l’affacturage, il conclut un contrat avec une société d’affacturage, souvent une filiale bancaire ou un établissement financier spécialisé. Concrètement, l’entreprise cède ses factures (créances clients) à ce partenaire financier, appelé factor.
Dès l’émission d’une facture, celle-ci est transmise au factor, qui en vérifie la validité et les conditions de paiement. Si la facture est conforme, le factor verse en général entre 80 % et 90 % du montant de la facture à l’entreprise dans un délai très court (souvent 24 à 48 heures). L’entreprise dispose ainsi d’une partie significative des fonds bien avant que son client n’ait effectivement réglé la facture.
Le factor se charge ensuite de recouvrer les sommes dues auprès des clients. Lorsque le paiement est effectué, il reverse à l’entreprise le solde restant (environ 10 % à 20 %), déduction faite des commissions et intérêts de financement. L’entreprise sécurise ainsi son besoin de trésorerie et peut se focaliser sur son cœur de métier, sans avoir à gérer tout le processus de relance client en interne.
Les différents types de contrats d’affacturage
Il existe plusieurs variantes d’affacturage, chacune adaptée à des besoins et à des profils d’entreprises différents :
- L’affacturage classique : la forme la plus répandue. Le factor gère le financement et le recouvrement, et l’entreprise bénéficie d’une assurance-crédit, dans la plupart des cas, pour se prémunir contre les risques d’impayés.
- L’affacturage confidentiel : ici, le client final ne sait pas que ses créances ont été cédées à un factor. Les factures continuent d’être émises au nom de l’entreprise. Ce mécanisme peut être intéressant pour ne pas laisser transparaître aux clients l’existence d’un besoin de financement externe.
- L’affacturage inversé : dans ce schéma, aussi appelé reverse factoring c’est le client qui prend l’initiative de recourir à un factor. L’objectif est d’assurer à ses fournisseurs un paiement anticipé tout en simplifiant la relation contractuelle.
Les avantages du factor
Sécurisation et amélioration de la trésorerie
Le premier avantage de l’affacturage est sa capacité à réduire considérablement le délai d’encaissement, parfois de plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Au lieu d’attendre que les clients paient leurs factures, la société perçoit une avance quasi immédiate. Cette amélioration de la trésorerie peut être vitale pour les entreprises en phase de croissance, celles devant faire face à un besoin urgent de liquidités ou encore celles qui souhaitent éviter le stress d’un décaissement tardif.
Par ailleurs, en optant pour l’assurance-crédit intégrée, l’entreprise se protège contre les risques d’impayés. Le factor peut prendre en charge une partie significative de la perte en cas de défaillance du client, ce qui limite l’impact sur les comptes de l’entreprise.
Externalisation de la gestion du poste client
Gérer le poste client implique un travail administratif chronophage : émettre les factures, suivre les encaissements, effectuer les relances, etc. Grâce à l’affacturage, une bonne partie de ces tâches est transférée au factor. Cela libère du temps aux équipes comptables et permet à l’entreprise de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée.
De plus, un factor possède une expertise certaine en matière de recouvrement, ce qui peut s’avérer très utile dans des situations délicates (retards de paiement récurrents, difficultés financières de clients, etc.). La gestion professionnelle du factor contribue souvent à améliorer le taux de recouvrement.
Accès plus rapide au financement
Enfin, l’affacturage peut être plus souple et plus rapide à mettre en place que certaines formes de crédit bancaire. En effet, c’est principalement la qualité des créances et la solvabilité des clients qui priment dans l’analyse du factor, davantage que la situation financière globale de l’entreprise. Cela peut représenter un atout majeur pour des organismes en phase d’expansion ou pour ceux dont l’historique de crédit est moins solide.
Le coût d’un factor
Le coût de l’affacturage comprend principalement deux volets :
- La commission d’affacturage : elle rémunère les services de gestion, de recouvrement et d’éventuelle assurance-crédit. Cette commission est généralement exprimée en pourcentage du montant total des factures cédées. Plus le volume de factures traité est élevé et plus le profil risque est favorable, plus il est possible de négocier un taux intéressant.
- La commission de financement (ou agios) : il s’agit des intérêts facturés sur l’avance de trésorerie. Le taux appliqué est souvent indexé sur un indice de référence (Euribor, par exemple), auquel s’ajoute une marge fixée par le factor.
En plus de ces commissions principales, certaines sociétés d’affacturage peuvent appliquer des frais annexes :
- Frais de dossier : pour la constitution et l’étude du dossier lors de la mise en place du contrat.
- Frais de garantie : dans le cas où une assurance-crédit est incluse, des frais spécifiques peuvent s’ajouter.
- Frais divers : ils concernent parfois des prestations particulières, dérogeant aux conditions générales de fonctionnement du contrat.
Qui peut faire appel à un factor ?
Les TPE/PME
Les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME) sont souvent les premières à faire appel à l’affacturage. En effet, leur trésorerie peut être particulièrement vulnérable face à des retards de paiement ou des impayés. L’affacturage leur donne accès à une source de financement flexible, sans nécessiter de garanties réelles (souvent difficiles à présenter pour les petites structures). C’est également une solution adaptée pour les entreprises nouvellement créées qui n’ont pas encore un long historique bancaire.
Les grandes entreprises
Les grands comptes peuvent également recourir à l’affacturage, notamment pour optimiser leur BFR (Besoin en Fonds de Roulement) et externaliser des tâches administratives coûteuses. Dans le cadre de volumes de factures importants, le factor peut mettre à disposition des processus plus efficaces et des outils de reporting avancés. Cela offre un gain de temps et une réduction des coûts de gestion pour l’entreprise, en lui permettant de se concentrer sur d’autres priorités stratégiques.
Secteurs d’activité concernés
L’affacturage trouve sa place dans de multiples secteurs : l’industrie, la distribution, les services, le BTP, la logistique, la santé, etc. Il est particulièrement prisé par les entreprises soumises à des délais de paiement longs ou à une forte saisonnalité de leurs activités. Dans tous les cas, la clé reste la qualité du poste client. Plus les factures sont émises auprès d’acteurs solvables et respectant les délais de paiement, plus il est simple et avantageux de bénéficier d’un contrat d’affacturage.
Factor ou cession Dailly : que choisir ?
La cession Dailly est un autre dispositif de financement qui consiste à céder ses créances à un établissement de crédit. Dans ce schéma, l’entreprise transfère la propriété de ses factures à la banque via un bordereau Dailly. La banque lui octroie ensuite un financement à hauteur d’une partie du montant des créances cédées.
Si la cession Dailly et l’affacturage partagent des points communs (transfert de créances, financement anticipé), ils diffèrent sur plusieurs aspects :
- Souplesse et services : Le factor inclut souvent la prise en charge du recouvrement et, éventuellement, une assurance contre les impayés. La cession Dailly, de son côté, ne propose pas forcément ces services intégrés.
- Coûts et garanties : dans le cadre d’une cession Dailly, les frais peuvent être moindres si l’entreprise ne souhaite pas externaliser la gestion du poste client. En revanche, cela demande plus de ressources en interne et n’offre pas systématiquement la même protection contre les impayés.
- Impact sur la relation client : avec l’affacturage, il est possible d’opter pour une formule confidentielle où le client final ne sait pas que le recouvrement est géré par un factor. Dans le cas d’une cession Dailly, les clients sont généralement informés que leurs factures ont été cédées à un organisme bancaire.
En définitive, l’affacturage, porté par un factor compétent, se révèle être un outil précieux pour les entreprises souhaitant renforcer leur trésorerie et externaliser la gestion de leurs créances. La clé du succès réside dans une bonne compréhension du fonctionnement, des coûts et des avantages associés, pour in fine faire de ce dispositif un véritable atout de croissance et de stabilité financière. Vous souhaitez en savoir plus et être accompagné par un factor ? Contactez-nous !